DÉRIVE
La " dérive ", déjà pratiquée par les Lettristes, est une forme de mouvement qui, par son absence de but et de plans, se soustrait aux structures urbaines contraignantes fonctionnalisées. La méthode de la dérive consiste à explorer la ville comme champ d’expérience et de vie, et à l’interroger quant à son potentiel de constructions de situations. La dérive était elle-même une action subversive visant à saper les fonctions planifiées de la ville et à générer du matériel utilisable par les Situationnistes pour exercer leur critique de l’urbanisme en place. Les connaissances acquises grâce à la dérive furent transcrites en topographies psychogéographiques de la " vraie " ville, faite pour les individus qui y habitent. La dérive était le détournement de la ville. CRITIQUE DE L’URBANISME L’IS misait par conséquent – et comme la modernité classique auparavant – sur une réalisation concrète de son utopie en architecture. Alors que le " Neues Bauen ", par le fonctionnalisme de ses machines à habiter, cherchait à assurer une imbrication harmonieuse de l’individu moderne dans la société moderne, elle perdit rapidement des yeux certains concepts de qualités, notamment dans la phase d’essor architectural ; la répartition fonctionnelle de l’espace vital en segments isolés et distincts (tours dortoirs, centres commerciaux, parcs de loisirs et lieux de divertissements, zones d’habitation, de services et d’industries) finit donc par rendre schématique le déroulement de l’existence. Pour des artistes comme Gilles Ivain, Asger Jorn et Constant, l’étude poussée de l’architecture moderne et du nouvel urbanisme était au cœur de l’analyse sociale situationniste. C’était là en quelque sorte une troisième dimension de la critique qui permettait d’être en prise directe avec la réalité concrète, dans la mesure où l’architecture est le lieu de recoupements directs entre questionnements esthétiques et réalité de la vie. gchooq.com/Page_001/010.html
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January 2017
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